• il en faut peu pour être deux...

    C'est sur ce titre tiré d'une chanson de la rue kétanou que je vais essayer de déposer le complexe du "être deux"...

    Va comprendre... Quand une personne est seule elle trouve ses draps trop froids, sa table trop silencieuse, sa casserole sans intérêt, le mutisme de ses murs trop muet et regarde ceux qui vivent à deux d'un oeil envieux.
    Pourtant, régulièrement, pour ne pas dire souvent, une fois la légereté si agréable, si envoutante des premiers moments partagés passée, dans la vie à deux, les draps redeviennent froids, la table trop silencieuse ou trop bruillante, la casserole devient obligatoire et lourde, les murs sont devenus communs et témoins, malgrès eux, de cette décadence.

    Cependant rappelez vous quand ces draps sentaient bon l'amour, humides d'ébats et oaristys qui vous appelaient à toutes heures, de cette table qui était illuminée par la flamme de bougies, lumière de feu qui se refletait dans toutes ces pupilles qui sintillaient, cette table qui accueillait cette superbe casserole d'où se dégageaient les parfums de mets cuisinés avec amour, ces murs qui observaient avec joie tous ces rires, ces hululements...

    Putain de bordel de merde, qu'est ce qui à fait qu'à ce moment précis les hululements ont fait place aux premiers hurlements???

    Ca y est, la première prise de tête, l'incompréhension, il y a encore un quart d'heure deux personnes étaient confortablement installés sur leur petit nuage et maintenant c'est l'orage... L'air a du mal à entrer en nous, les flammes chancellent, ça nous fait peur... L'orage passe, il y a toujours cette bonne odeur de l'averse sur le bitume chaud, puis les mains se retouchent avec la crainte du refus, puis les lèvres se frollent, peut-être encore plus intensément que sur le nuage, en tout cas légèrement différemment...

    Les pieds sont sur terre, c'est pas plus mal, c'est même agréable, on s'apperçoit qu'il y a des gens autour de nous, avec leurs histoires, leurs rires et leurs chagrins...

    Ouais, super, génial, euréka, les engueulades permettent de se contruire, d'avancer dans la vie, de devenir plus fort, plus stable. Mon cul, toutes ces conneries c'est pour se rassurer, ok ce qui ne nous tue pas rend plus fort, mais l'amour est tellement puissant et tellement fragile à la fois que nos chandelles tiennent bon mais que quelques fois une s'éteint, puis deux, puis trois, puis...

    Les rallumer, oui c'est possible, mais c'est beaucoup plus dur que de les éteindre, et si elles sont plus souvent soufflées que rallumées les draps deviennent froids, la table trop silencieuse, la casserole sans intérêt et le mutisme des murs trop muet...

    Pourquoi cet article sans intérêt me direz vous... Car si un jour les chaussettes sales de l'autre, la vaisselle de l'autre, le bordel de l'autre, la famille de l'autre, la peau de l'autre, ses paroles, ses envies, sa vie... commencent de temps en temps à vous exaspérer dites vous que les chandelles sont en train de s'éteindre et, je vous le rappelle, il est beaucoup plus facile de conserver des bougies allumées que de les rallumer.

    Le feu à besoin d'oxygène

    Le quotidien bouffe l'amour, toutefois le quotidien est ce que l'on en fait...

    Il faut se lever le matin pour aller bosser, faut manger c'est vrai, mais il faut aussi payer le grand écran, le frigo américain, la belle voiture toute neuve, dorer le temple de l'adorable enfant culte et au mieux préparer, au pire rembourser, les vacances... Tout ce stress fatigue...

    Puis il faut faire les courses, parcours jalonné de toutes ces étiquettes à lire pour faire des économies (et oui ils ont trouvé l'OBJET qui répond au besoin qu'il mon créé, il me le faut!!!!!!!!!! puis je ne peux pas faire un cofidis, j'en ai déjà trois...). Les yeux brouillés de codes barres on rentre. Merde j'ai oublié le Nutella, pourtant elle me la demandé au moins quatre fois (de toute façon la dernière fois elle n'avait pas pris mes rasoirs... pourtant avant on n'aurait jamais oublié)... Tout ce stress fatigue...

    Le bain sacré à l'enfant culte, faire à manger dans cette casserole lourde, la vaisselle, "t'aurais pu passer l'aspirateur", promener le chien, amener le repas sur la table et voir tout le monde se servir comme si tout celà était du... Le couché de l'enfant soleil, débarasser,et puis tout et tout... tout ce stress fatigue...

    Tout ce stress fatigue, heureusement la lucarne est là, on se jette dans le canapé... La journée est finie...

    "Heureusement" les prises de gueules sont là pour pimenter tout ça. On met les points sur le i de rien, on reproche à l'autre d'être responsable de tout et en plus il est égoïste, oui je vous jure, vous avez raison, il est égoïste car il ne voit pas vos attentes, vos angoisses, vos douleurs... et vous? Voyez vous vraiment les siennes???

    Ouf ça y est, le stress est sorti, les mains se retouchent et l'odeur du bitume chaud mouillé revient...:


    Alors voilà maintenant
    qu'est ce qu'on fait maintenant
    on s'excuse et on part en disant
    que tout est comme avant

    Que des mots sortis de nos bouches
    aucun n'a fait mouche
    qu'il n'y a même pas eu de sang

    Je crois que le sang m'impressionne moins
    que le son de nos intestins
    lorsque tankés face à face
    on aboit comme des chiens

    Finit le temps des hululements
    place à celui des hurlements
    tout s'oublie sauf le mépris

    Ma main n'est peut être pas cassée
    faudra changer la porte d'entrée
    de toute façon je n'en ai plus besoin
    pour me sentir enfermé

    J’imagine que pour toi aussi
    lorsque tu y réfléchis
    toutes les questions commencent par si

    Si demain je lâche ta main
    est ce que je tombe
    est ce que ma vie me paraîtrait

    un peu moins digne d'intérêt

    Si demain je lâche ta main
    jusqu'où je vais
    est ce que je m'arrête au bout de la rue
    ou bien est ce que je tourne au coin

    J’en veux à ma dépendance
    c'est d'elle que vient la violence
    sans bâillon pas besoin de crier
    sans camisole pas besoin de forcer

    Je me vois comme un petit soldat
    qui chialerait en marchant au pas
    sans l'audace de déserter

    Je voudrais être un putain de cowboy
    et n'avoir besoin de personne
    un arbre planqué dans un pré
    sur lequel personne viendrait pisser

    Mais je sais même pas monter à cheval
    avec une arme je me ferais mal
    et je veux pas passer mes hivers
    à chialer dans les courants d'air

    Je t'en veux
    je m'en veux
    de me dire que

    Si demain je lâche ta main
    est ce que je tombe
    est ce que ma vie me paraîtrait
    un peu moins digne d'intérêt

    Si demain je lâche ta main
    jusqu'où je vais
    est ce que je m'arrête au bout de la rue
    ou bien est ce que je tourne au coin

    Batlik


    Comment s'offrir des bulles d'oxygène, comment se retrouver, comment partager, comment laisser toutes ces chandelles allumées, comment garder les draps sentants bon l'amour, humides d'ébats et oaristys, cette table illuminée par la flamme de bougies, cette superbe casserole d'où se dégagent les parfums de mets cuisinés avec amour, ces murs qui observent avec joie tous ces rires, ces hululements...

    Car, la plus part du temps, quand le couperet tombe, que les draps sont tellement glacés qu'il est impossible de les partager et que les chimères cessent d'être poursuivies arrivent les pourquois... Les enfoirés se transforment en prince charmant et les emmerdeuses en vénus câlines, souvent juste le temps de rallumer quelques chandelles qui de toute façon seront soufflées au premier orage!

    Comme tout ça fait mal...




    Mais il faut se battre bordel!

    Ahhhhhhhhhhh oui, en plus du stress du quotidien il faut s'ajouter la bataille des bougies allumées... Donner à l'autre ce que l'on peut, accepter ce qui nous est offert, ne pas oublier l'autre, le soi et le "nous", oui il faut se battre à DEUX, main dans la main, fatigué ou pas, déprimé ou pas, malade ou pas, c'est à deux, à deux, jamais tout seul sinon le souffleur de chandelle vous met une balle dans chaque genou... Aïe.

    1+1 n'a jamais fait 1, mais 3... Ne parlez pas d'osmose (ça porte malheur, croyez moi...). Il y a le TOI, le MOI et le NOUS. Le TOI a sûrement tous les problèmes du monde: en plus d'être épuisé(e); tu es aussi rempli(e) d'énergies positives, il faut juste leur redonner la valeur qu'elles méritent. C'est la même chose pour le MOI... Et ce NOUS, ce nous devrait être un refuge où l'on aime se blottir, où il fait chaud et où l'on met tout en oeuvre, à deux, pour qu'il demeure ainsi... un havre de paix!

    Jamais rien est acquis... donc oui il faut se battre avec des armes qui s'appellent les attentions, la séduction, la tolérance, le sel-contrôle et l'AMOUR... Franchement, regardez en arrière, les prises de tête que vous avez affrontées sont très souvent nées de broutilles sans vraiment grande importance (si on a la faculté de relativiser), ces prises de gueule sont la plus part du temps plus néfastes que constructrices. Ce n'est pas peace and love, c'est peace for love...

    UTOPIE ??? non, je crois en la théorie du "cercle vicieux évolutif" et du "cercle vertueux". Il est beaucoup plus facile de se laisser entrainer dans le cercle vicieux, le cercle vertueux demande des efforts (mais de moins en moins), de la tolérance ainsi que d'ouvrir et d'offrir de son temps à l'autre. Je vous l'accorde que quand on est fatigué, épuisé, malade, stressé c'est dur; mais qu'est ce qui est plus dur, alimenter un cercle vertueux ou se voir sombrer dans un cercle vicieux, le plus souvent par flemme, par manque d'envie (l'appetit vient en mengeant...), par manque de temps (non, non, non, arrêtons les excuses bidons), par faiblesse ou encore par "incompétence" ou "incompréhension".

    Cela vaut-il le coup?

    Ho oui, je pense, car être à deux c'est aussi tellement de moments de bonheur, malgrès ces tempêtes c'est tellement bon de se blottir et sentir la peau de l'autre, c'est tellement bon de partager, tellement bon de se désirer, tellement bon de projetter, tellement bon d'aimer. Je crois aussi que notre égoïsme commun fait que c'est tellement bon et rassurant de se sentir utile, de se sentir important, beau ou belle, de se sentir désiré, de se sentir aimé...

    C'est pour celà que ceux qui sont seuls ont envie d'être deux et c'est pour fuir les tempêtes stériles que ceux qui sont deux envient ceux qui sont seuls : le complexe ou paradoxe du "être deux".

    VOS PENSEES SONT LES BIENVENUES, car nous avons, je pense, la solution propre à toutes histoires au fond de nous...

    Deux petites dernières...
    BabylonCircus


    et Anaïs (qui fait craquer Tonton Bernard...)


    et

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